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dimanche 9 mai 2021

La FRA avait le choix entre « mourir avec honneur » et « disparaître sans respect » Le politologue Gaïdz Minassian répond à Siranouche Papian pour Lragir.am - M. Minassian, comment évaluez-vous le fait que Robert Kotcharian dirigera le bloc pré-électoral « Arménie renaissante » et l’ARF (FRA)? * Tout d’abord, je voudrais rappeler que j’ai mentionné cette alliance il y a quelques mois. Hélas, les faits me donnent raison, je suis un peu surpris. Pour Robert Kotcharian, c’est une façon de croire qu’il peut s’appuyer sur une structure de parti en Arménie, dans la diaspora, pour étendre sa base. Mais c’est une illusion, car « Dachnaktsoutioun » n’est pas populaire en Arménie, il est en déclin dans la diaspora. C’est un fait inédit pour l’ARF, un acte de dilution, un danger de scission. C’est sans précédent, car l’ARF a toujours participé aux élections législatives de manière autonome. Il a toujours signé un accord de coalition après les élections et, dans ce cas, il signe un accord de coalition avant les élections. Cela viole les résolutions de la dernière assemblée générale de l’ARF, selon lesquelles « l’ARF ne participera plus à aucune coalition gouvernementale s’il y a une minorité ». Dans tous les cas de coalition gouvernementale, l’ARF Dachnaktsoutioun viole la décision de sa propre assemblée générale, car elle est minoritaire mais signe un accord pré-électoral avec l’ancien président Kotcharian. C’est un acte de dilution dans le kotcharianisme. Que reste-t-il à l’ARF en Arménie si elle s’allie à Kotcharian ? Rien. Nous savions que l’ARF Dachnaktsoutioun était composée de membres du parti, mais pas de membres de l’ARF, maintenant nous devons les appeler Kotcharians. Enfin, il y a le risque de scission. Cet accord pré-électoral avec Robert Kotcharian menace de provoquer de graves chocs dans la diaspora, en particulier au Moyen-Orient, en Europe, notamment en Amérique, où l’écart entre le « Bureau » du Comité central de l’ARF (Californie) augmente les risques. Je ne serai pas surpris si je lis les réactions publiques des membres de la diaspora ARF qui critiquent ouvertement ce bloc pré-électoral. - Monsieur Minassian, comment évaluez-vous les chances de ce bloc d’entrer au parlement ? Comment la diaspora évaluera-t-elle le fait qu’elle se présentera aux élections en alliance avec Kotcharian ? Jusqu’où le mécontentement peut-il aller ? * J’ai partiellement répondu à votre question, mais j’ajouterais qu’aller aux urnes avec Kotcharian signifie cacher le risque de mort politique de l’ARF en Arménie. Compte tenu du fait que les sondages montrent que l’ARF n’a pas la possibilité d’entrer au parlement, l’ARF a préféré sauver le mobilier en s’alliant à Kotcharian, mais elle a perdu son âme. Comment les députés « ARF » voteront-ils s’ils sont en désaccord avec Robert Kotcharian ? Ils devront suivre les instructions de leur nouveau patron. L’autonomie de l’ARF ne se transforme en rien. L’ARF avait le choix entre « mourir avec honneur » et « disparaître sans respect ». En se rendant seul aux urnes, l’ARF mourrait probablement avec honneur. La reconstruction aurait commencé après les élections. Mais en choisissant l’alliance avec Robert Kotcharian, elle disparaîtra dans la disgrâce du kotcharianisme. - Néanmoins, est-il possible qu’en cas d’une telle alliance, une grande vague de mécontentement monte parmi la diaspora Dachnaktsoutioun ? La direction du Dachnaktsoutioun peut toujours se justifier en disant que l’union avec Kotcharian est conditionnée par la thérapie exceptionnelle dans la situation d’après-guerre, mais cela ne change rien. L’ARF Dachnaktsoutioun a choisi de perdre son âme en formant une alliance avec le candidat le plus pro-russe, car cela lui permettra de dire qu’elle a sauvé ses meubles et reporté sa mort qui a été annoncée en apparaissant dans le groupe parlementaire de Kotcharian. Dans les deux cas, le risque qu’une assemblée générale spéciale de l’ARF Dachnaktsoutioun soit convoquée dans quelques mois ou un an est très élevé. Si l’ARF se rend aux urnes en alliance avec Kotcharian, le mécontentement dans les rangs va augmenter et cela peut conduire à une Assemblée générale. Mais l’appareil du parti va à nouveau bloquer le discours et faire taire les désobéissants. L’ARF n’a pas compris que son avenir réside dans une stratégie autonome, une proposition politique autonome. Telle était la position de Hrayr Maroukhian, qui a fait un pas vers le Mouvement national arménien, l’autre vers le Parti communiste, se disant en même temps qu’il fallait incarner la troisième voie, la voie autonome et fiable. Cependant, depuis 1994, l’ARF travaille pour les présidents : Levon, Robert et Serge. - En plus du bloc de Kotcharian, l’APR se présente aux élections avec Vanetsian. Comment évaluez-vous cette situation pré-électorale, dans quelle mesure les nouvelles forces ont-elles une chance de réussir dans la lutte ? * Si vous parlez du bloc républicain-vanetsian comme une nouvelle force, je ne vous comprends pas. C’est le retour du premier. Leurs chances sont réduites. Il y a encore de la place pour la vraie troisième voie - « ni Nikol ni la première ». Les Arméniens méritent plus que le maintien du pouvoir actuel des perdants ou le retour du « Cartel d’Erevan » avec le couple Robert-Serge.

La FRA avait le choix entre « mourir avec honneur » et « disparaître sans respect » Le politologue Gaïdz Minassian répond à Siranouche Papian pour Lragir.am - M. Minassian, comment évaluez-vous le fait que Robert Kotcharian dirigera le bloc pré-électoral « Arménie renaissante » et l’ARF (FRA)? * Tout d’abord, je voudrais rappeler que j’ai mentionné cette alliance il y a quelques mois. Hélas, les faits me donnent raison, je suis un peu surpris. Pour Robert Kotcharian, c’est une façon de croire qu’il peut s’appuyer sur une structure de parti en Arménie, dans la diaspora, pour étendre sa base. Mais c’est une illusion, car « Dachnaktsoutioun » n’est pas populaire en Arménie, il est en déclin dans la diaspora. C’est un fait inédit pour l’ARF, un acte de dilution, un danger de scission. C’est sans précédent, car l’ARF a toujours participé aux élections législatives de manière autonome. Il a toujours signé un accord de coalition après les élections et, dans ce cas, il signe un accord de coalition avant les élections. Cela viole les résolutions de la dernière assemblée générale de l’ARF, selon lesquelles « l’ARF ne participera plus à aucune coalition gouvernementale s’il y a une minorité ». Dans tous les cas de coalition gouvernementale, l’ARF Dachnaktsoutioun viole la décision de sa propre assemblée générale, car elle est minoritaire mais signe un accord pré-électoral avec l’ancien président Kotcharian. C’est un acte de dilution dans le kotcharianisme. Que reste-t-il à l’ARF en Arménie si elle s’allie à Kotcharian ? Rien. Nous savions que l’ARF Dachnaktsoutioun était composée de membres du parti, mais pas de membres de l’ARF, maintenant nous devons les appeler Kotcharians. Enfin, il y a le risque de scission. Cet accord pré-électoral avec Robert Kotcharian menace de provoquer de graves chocs dans la diaspora, en particulier au Moyen-Orient, en Europe, notamment en Amérique, où l’écart entre le « Bureau » du Comité central de l’ARF (Californie) augmente les risques. Je ne serai pas surpris si je lis les réactions publiques des membres de la diaspora ARF qui critiquent ouvertement ce bloc pré-électoral. - Monsieur Minassian, comment évaluez-vous les chances de ce bloc d’entrer au parlement ? Comment la diaspora évaluera-t-elle le fait qu’elle se présentera aux élections en alliance avec Kotcharian ? Jusqu’où le mécontentement peut-il aller ? * J’ai partiellement répondu à votre question, mais j’ajouterais qu’aller aux urnes avec Kotcharian signifie cacher le risque de mort politique de l’ARF en Arménie. Compte tenu du fait que les sondages montrent que l’ARF n’a pas la possibilité d’entrer au parlement, l’ARF a préféré sauver le mobilier en s’alliant à Kotcharian, mais elle a perdu son âme. Comment les députés « ARF » voteront-ils s’ils sont en désaccord avec Robert Kotcharian ? Ils devront suivre les instructions de leur nouveau patron. L’autonomie de l’ARF ne se transforme en rien. L’ARF avait le choix entre « mourir avec honneur » et « disparaître sans respect ». En se rendant seul aux urnes, l’ARF mourrait probablement avec honneur. La reconstruction aurait commencé après les élections. Mais en choisissant l’alliance avec Robert Kotcharian, elle disparaîtra dans la disgrâce du kotcharianisme. - Néanmoins, est-il possible qu’en cas d’une telle alliance, une grande vague de mécontentement monte parmi la diaspora Dachnaktsoutioun ? La direction du Dachnaktsoutioun peut toujours se justifier en disant que l’union avec Kotcharian est conditionnée par la thérapie exceptionnelle dans la situation d’après-guerre, mais cela ne change rien. L’ARF Dachnaktsoutioun a choisi de perdre son âme en formant une alliance avec le candidat le plus pro-russe, car cela lui permettra de dire qu’elle a sauvé ses meubles et reporté sa mort qui a été annoncée en apparaissant dans le groupe parlementaire de Kotcharian. Dans les deux cas, le risque qu’une assemblée générale spéciale de l’ARF Dachnaktsoutioun soit convoquée dans quelques mois ou un an est très élevé. Si l’ARF se rend aux urnes en alliance avec Kotcharian, le mécontentement dans les rangs va augmenter et cela peut conduire à une Assemblée générale. Mais l’appareil du parti va à nouveau bloquer le discours et faire taire les désobéissants. L’ARF n’a pas compris que son avenir réside dans une stratégie autonome, une proposition politique autonome. Telle était la position de Hrayr Maroukhian, qui a fait un pas vers le Mouvement national arménien, l’autre vers le Parti communiste, se disant en même temps qu’il fallait incarner la troisième voie, la voie autonome et fiable. Cependant, depuis 1994, l’ARF travaille pour les présidents : Levon, Robert et Serge. - En plus du bloc de Kotcharian, l’APR se présente aux élections avec Vanetsian. Comment évaluez-vous cette situation pré-électorale, dans quelle mesure les nouvelles forces ont-elles une chance de réussir dans la lutte ? * Si vous parlez du bloc républicain-vanetsian comme une nouvelle force, je ne vous comprends pas. C’est le retour du premier. Leurs chances sont réduites. Il y a encore de la place pour la vraie troisième voie - « ni Nikol ni la première ». Les Arméniens méritent plus que le maintien du pouvoir actuel des perdants ou le retour du « Cartel d’Erevan » avec le couple Robert-Serge.
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