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vendredi 7 mars 2025

Davit Ishkhanyan oublié : la FRA renonce-t-elle à l’Artsakh ? Nous ne dirons plus : « Vive la Fédération révolutionnaire arménienne » La FRA (Fédération révolutionnaire arménienne – Dashnaktsoutioun) a, de fait, renoncé à son obligation morale de mobiliser ses ressources et ses connexions internationales pour le rapatriement de Davit Ishkhanyan. Par Vahram Atanesyan La presse rapporte que l’Assemblée générale de la FRA a terminé ses travaux. Avant cela, les délégués des structures mondiales du parti ont élu la nouvelle composition du Bureau, qui comprend : Armen Rustamyan, Lilit Galstyan, Taron Tonoyan et Arsen Hambardzumyan, représentant la branche arménienne de la FRA ; Sevan Danielyan pour la branche iranienne ; Daron Der-Khachatryan pour la branche américaine ; Hovsep Der-Gevorgyan et Mourad Papazian pour la branche française ; Hakob Bagratouni pour la branche libanaise ; et Raffi Tonapetyan pour la branche canadienne. Lors de la première réunion, le député Armen Rustamyan (du groupe parlementaire « Arménie ») a été élu représentant du Bureau de la FRA. Un premier constat frappant : aucun représentant de la branche d’Artsakh (Haut-Karabakh) de la FRA ne figure dans la nouvelle composition du Bureau. Pourtant, lors des deux précédents cycles, des membres de la branche d’Artsakh avaient siégé au Bureau : d’abord Guevorg Petrosyan, puis Davit Ishkhanyan. Il est possible que les statuts de la FRA prévoient des règlements spécifiques pour de telles « situations sensibles ». Cependant, si elle l’avait souhaité, l’Assemblée générale aurait pu contourner ces restrictions et réélire au Bureau Davit Ishkhanyan, enlevé le 3 octobre 2023 à Stepanakert par les services spéciaux de Bakou. Toujours détenu dans une prison azerbaïdjanaise, il est accusé de « crimes de guerre ». On se souvient qu’au moment de l’élection de Davit Ishkhanyan à la présidence de l’Assemblée nationale d’Artsakh, un cadre de la FRA avait révélé fièrement aux médias que les autorités d’Artsakh avaient sollicité le parti pour cette nomination. Après plusieurs jours de discussions, le Bureau avait finalement donné son accord, confiant à Ishkhanyan une lourde responsabilité politique en tant que représentant des positions du Bureau en Artsakh. Il est possible qu’Azerbaïdjan aurait trouvé un prétexte pour l’enlever quoi qu’il arrive. Mais le fait est que Davit Ishkhanyan a été pris en otage en tant que président de l’Assemblée nationale d’Artsakh et membre du Bureau de la FRA. Le réélire au Bureau aurait été un geste de soutien moral non seulement pour lui et ses proches, mais aussi pour toute la structure de la FRA en Artsakh. Or, comme nous le constatons, l’Assemblée générale de la FRA n’a pas seulement refusé ce soutien, elle a aussi ignoré l’existence même de sa branche d’Artsakh en ne désignant aucun de ses membres au Bureau. Quelles conclusions en tirer ? La FRA a, de fait, renoncé à mobiliser ses ressources et ses connexions internationales pour le rapatriement de Davit Ishkhanyan. De ce fait, elle s’est privée du droit de critiquer Nikol Pashinyan, son gouvernement et la majorité politique au pouvoir pour leurs échecs dans la gestion de la direction politico-militaire d’Artsakh et le retour des prisonniers de guerre arméniens. Un parti qui abandonne un membre de son propre Bureau ne peut exiger des autorités en place qu’elles agissent différemment. Le choix des membres du Bureau révèle pourtant une réalité encore plus préoccupante : la FRA ne reconnaît plus sa branche d’Artsakh comme une entité distincte. En d’autres termes, la FRA d’Artsakh n’existe plus. Doit-on en conclure que pour la FRA, la question d’Artsakh est désormais « classée » ? Que le parti a tourné la page, ajoutant un nouvel échec à la liste des insurrections avortées depuis Sassoun ? Nous ne dirons plus : « Vive la FRA, vive la véritable FRA arménienne », tant que nous ne serons pas convaincus que nos observations ne sont que des interprétations erronées de la situation. Si nous découvrons que tel est le cas, nous nous en excuserons. Mais si la réalité est bien celle que nous décrivons, alors nous serons contraints d’annoncer publiquement que l’Assemblée générale 2025 de la FRA a officiellement tourné la page de la question d’Artsakh.

Davit Ishkhanyan oublié : la FRA renonce-t-elle à l’Artsakh ?

Nous ne dirons plus : « Vive la Fédération révolutionnaire arménienne »

La FRA (Fédération révolutionnaire arménienne – Dashnaktsoutioun) a, de fait, renoncé à son obligation morale de mobiliser ses ressources et ses connexions internationales pour le rapatriement de Davit Ishkhanyan.

Par Vahram Atanesyan

La presse rapporte que l’Assemblée générale de la FRA a terminé ses travaux. Avant cela, les délégués des structures mondiales du parti ont élu la nouvelle composition du Bureau, qui comprend : Armen Rustamyan, Lilit Galstyan, Taron Tonoyan et Arsen Hambardzumyan, représentant la branche arménienne de la FRA ; Sevan Danielyan pour la branche iranienne ; Daron Der-Khachatryan pour la branche américaine ; Hovsep Der-Gevorgyan et Mourad Papazian pour la branche française ; Hakob Bagratouni pour la branche libanaise ; et Raffi Tonapetyan pour la branche canadienne.

Lors de la première réunion, le député Armen Rustamyan (du groupe parlementaire « Arménie ») a été élu représentant du Bureau de la FRA.

Un premier constat frappant : aucun représentant de la branche d’Artsakh (Haut-Karabakh) de la FRA ne figure dans la nouvelle composition du Bureau. Pourtant, lors des deux précédents cycles, des membres de la branche d’Artsakh avaient siégé au Bureau : d’abord Guevorg Petrosyan, puis Davit Ishkhanyan.

Il est possible que les statuts de la FRA prévoient des règlements spécifiques pour de telles « situations sensibles ». Cependant, si elle l’avait souhaité, l’Assemblée générale aurait pu contourner ces restrictions et réélire au Bureau Davit Ishkhanyan, enlevé le 3 octobre 2023 à Stepanakert par les services spéciaux de Bakou. Toujours détenu dans une prison azerbaïdjanaise, il est accusé de « crimes de guerre ».

On se souvient qu’au moment de l’élection de Davit Ishkhanyan à la présidence de l’Assemblée nationale d’Artsakh, un cadre de la FRA avait révélé fièrement aux médias que les autorités d’Artsakh avaient sollicité le parti pour cette nomination. Après plusieurs jours de discussions, le Bureau avait finalement donné son accord, confiant à Ishkhanyan une lourde responsabilité politique en tant que représentant des positions du Bureau en Artsakh.

Il est possible qu’Azerbaïdjan aurait trouvé un prétexte pour l’enlever quoi qu’il arrive. Mais le fait est que Davit Ishkhanyan a été pris en otage en tant que président de l’Assemblée nationale d’Artsakh et membre du Bureau de la FRA. Le réélire au Bureau aurait été un geste de soutien moral non seulement pour lui et ses proches, mais aussi pour toute la structure de la FRA en Artsakh.

Or, comme nous le constatons, l’Assemblée générale de la FRA n’a pas seulement refusé ce soutien, elle a aussi ignoré l’existence même de sa branche d’Artsakh en ne désignant aucun de ses membres au Bureau.

Quelles conclusions en tirer ?

La FRA a, de fait, renoncé à mobiliser ses ressources et ses connexions internationales pour le rapatriement de Davit Ishkhanyan. De ce fait, elle s’est privée du droit de critiquer Nikol Pashinyan, son gouvernement et la majorité politique au pouvoir pour leurs échecs dans la gestion de la direction politico-militaire d’Artsakh et le retour des prisonniers de guerre arméniens. Un parti qui abandonne un membre de son propre Bureau ne peut exiger des autorités en place qu’elles agissent différemment.

Le choix des membres du Bureau révèle pourtant une réalité encore plus préoccupante : la FRA ne reconnaît plus sa branche d’Artsakh comme une entité distincte. En d’autres termes, la FRA d’Artsakh n’existe plus.

Doit-on en conclure que pour la FRA, la question d’Artsakh est désormais « classée » ? Que le parti a tourné la page, ajoutant un nouvel échec à la liste des insurrections avortées depuis Sassoun ?

Nous ne dirons plus : « Vive la FRA, vive la véritable FRA arménienne », tant que nous ne serons pas convaincus que nos observations ne sont que des interprétations erronées de la situation. Si nous découvrons que tel est le cas, nous nous en excuserons.

Mais si la réalité est bien celle que nous décrivons, alors nous serons contraints d’annoncer publiquement que l’Assemblée générale 2025 de la FRA a officiellement tourné la page de la question d’Artsakh.


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