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vendredi 15 mai 2020

Pourquoi les séries turques devraient être retirées de la télévision grecque


Par Leonidas Koumakis de l'International Hellenic Association.

Pendant quinze ans cinquante cinq séries télévisées turques ont introduit la langue turque dans les foyers grecs. Pendant des heures les projections télévisées montraient les images d’une Turquie idéale présentée comme un pays européen magnifique , semblable à un vrai paradis, explique Leonidas Koumakis de l'International Hellenic Association.

Ces productions télévisées, d’excellente qualité technique, sont de la propagande contre la Grèce. Elles présentent par exemple des personnages de haut rang comme des personnages plus simples toujours porteurs des mêmes idées de propagande servant la Turquie et dénigrant la Grèce. C’est par exemple le Sultan Suleïman présenté comme un superbe conquérant malheureusement blessé et souillé de son sang. On veut de la même manière nous émouvoir par une pauvre petite fille à la recherche de ses parents ou par un riche personnage amoureux d’une pauvre fille.

Toutes ces productions télévisées s’inscrivent dans des programmes de turquisation à long termeDans les divers  pays où elles sont distribuées, elles visent à promouvoir la Turquie la montrant aux touristes comme une destination de rêve. Elles se servent pour cela non seulement d’une excellente technique mais encore d’une savante mise en place d’images contestables visant à faire de la Turquie une superpuissance économique intéressante pour les investisseurs. Elles oublient  le volet culturel et politique qui montrerait  la Turquie  comme un grand pays islamiste qui exporte non seulement sa culture islamiste mais encore ses nombreux ressortissants porteurs du message islamiste. Ces productions distribuent sans conteste leur influence culturelle.


Les séries télévisées turques sont les vecteurs essentiels de cette turquification culturelle. Elles sont subventionnées et proposées à l’export à des prix très compétitifs et peuvent viser ainsi de très nombreux pays.

Le secteur privé turc est actif depuis 2004. Lorsque le programme été mis en place par des islamistesrusses, le Président RT. Erdogan  lui a consenti d’importantes subventions associées  à la condition non négociable que les séries diffusées ne le seraient qu’en langue turque jamais doublée.


  1. D’autres conditions ont été ajoutées avec de multiples exigences : 
  2. - que la famille soit présentée comme structure sacrée
  3. - qu’aucune image ne montre des personnes consommant de l’alcool ou fumant des cigarettes
  4. - Qu’aucun personnage ne trompe sa femme 
  5. - Que le drapeau turc paraisse dans la scénographie aussi souvent que possible


En un mot il était demandé d’inclure tous ces éléments de  la culture turque – qu’on pourrait appeler « turquisme culturel » dans ces conditions-  à tout moment du scénario faisant foi des réalités difficiles et  bien différentes de la vie en Turquie.


Evidemment aucune de ces séries subventionnées ne présente la société turque telle qu’elle est. Elle se trouve magnifiée pour que le spectateur admiratif puisse la voir belle, morale, respectueuse des structures familiales et vivant dans un grand pays développé. 


Ce plan des islamistes turcs eut finalement un grand succès car les séries télévisées ont non seulement inondé les zones cibles immédiates (Balkans, Caucase, Moyen-Orient, pays arabes) mais ont encore voyagé dans 75 autres pays à travers le monde où elles ontrépandu l’image fausse d’une Turquie moderne. Le succès a été pour les islamistes de « vendre » ces réalités virtuelles correspondant à leurs normes.


Evidemment il n’y a nulle part dans ces séries de persécutions subventionnées, d’emprisonnements ou d’assassinats de Kurdes. Il n’y a pas de journalistes, pas d’universitaires, pas de juges, pas de militaires ni de fonctionnaires  réduits au silence ou emprisonnés. Pas le moindre soupçon sur un gouvernement qui s’aligne sur les exactions des loups gris dextrême droite. On ne mentionne  ni les privations de liberté, ni l’oppression et la violation des Droits de l’Homme  contenus dans les 184  décisions de la Cour européenne bafoués au quotidien dans la souffrance de millions de Turcs.

Il n’est pas question qu’un cinéaste indépendant puisse échapper à ces lois en produisant une série ou un film qui ne respecterait pas à la lettre les  conventions prédéfinies.  Il le paierait de son arrestation suivie d’un emprisonnement justifié par des charges mensongères.C’est ce qu’a subi le cinéaste Ali Avci pour son film Awakening.


Les séries turques subventionnées inondent la télévision grecque depuis 2005. En 2012, George Karabelias a dénoncé cette situation comme une « turquisation culturelle ».

 

Sur les 55 séries turques diffusées en Grèce, 18 ont été diffusées sur ANT1, 17 sur l'ancien MEGA jusqu'en 2018, 7 sur ALPHA, 7 sur STAR, 5 sur SKAI et 1 sur EPSILON.


26 des 55 séries turques ont été interrompues avant la fin au prétexte qu’elles étaient trop longues en nombre d’épisodes ou en heures de diffusion ! Parfois on n’a jamais diffusé la fin parce que la série n’était pas assez élogieuse et son intérêt « publicitaire » n’était pas suffisamment significatif.

Il faut ajouter qu’au cours des quinze dernières années, des efforts ont été faits pour diffuser en Turquie des productions télévisuelles grecques de bonne qualité. Elles étaient doublées en Turc mais n’ont pas eu d’impact sur le marché turc.


Il nous faut aujourd’hui constater que nous continuons de regarder sans réactions la catastrophe spirituelle, humaine et culturelle que vit la Grèce actuellement pour le profit de quelques-uns seulement qui sont néanmoins les maîtres des réseaux. Leur agression se présente de manière insidieuse. C’est une guerre hybride menée par des Turcs extrémistes qui n’hésitent pas à violer les frontières maritimes et aériennes,  menée aussi par de hauts fonctionnaires turcs qui n’hésitent pas à utiliser les prétextes les plus stupides pour jouer de l’intimidation verbale sur les Grecs, menée encore par des « artistes » turcs connus qui n’hésitent pas à créer des chansons proposant d’envoyer le coronavirus en Grèce. A cela s’ajoute une guerre économique menée par quelques pirates modernes qui au nom de l’expansion néo-ottomane envahissent la zone d’exclusion économique chypriote ainsi que la  Syrie et  la Libye.


Nous devons donc résister au raid de propagande des islamistes turcs qui depuis 15 ans veulent nous imposer leur vue, nous faisant croire que la réalité virtuelle qu’ilsnous proposent et qui dans les faits ne correspond qu’à une infime partie de la vérité, est le reflet de la société dans sa totalité. Ils nous donnent à vrai dire une image adaptée à leurs fantasmes néo-ottomans.


Il est caractéristique que la propagande islamiste soit arrivée à montrer à la télévision Sultan Abdul Hamid IIprononçant les mêmes mots qu’utilise le Président Erdogan  dans ses discours.

Dument avertis nous devons désormais mettre un terme aux séries télévisées qui nous  bombardent quotidiennement  de propagande turque.

Prenons conscience que cette propagande cessera le jour où les entreprises grecques voudront bien cesser de fournir les séries turques avec des fonds publicitaires

C’est  l’objectif de notre Association hellénique internationale. C’est notre but et nous   espérons  bientôt l’atteindre !


Texte traduit par Chakaie

https://gagrule.net/why-turkish-series-should-be-removed-from-greek-television/




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