FRA : Un boycott stérile qui dessert l’Arménie
Ce qui était interdit en 2017 est devenu acceptable en 2025
La Fédération Révolutionnaire Arménienne (FRA – Dachnaktsoutioun) a récemment annoncé que sa branche néerlandaise avait refusé toute rencontre avec Zareh Sinanyan, Haut-commissaire aux affaires de la diaspora. Elle justifie ce boycott comme un acte patriotique contre un représentant d’un gouvernement qu’elle considère comme traître.
Mais ce rejet soulève une question essentielle : qui est réellement visé ? Sinanyan en tant qu’individu, ou bien l’Arménie elle-même ?
Un boycott qui ne mène à rien
Indépendamment de la personne de Sinanyan, il représente officiellement l’Arménie. Boycotter ses rencontres revient donc à boycotter l’Arménie. Il finira par être remplacé, mais si la FRA persiste à refuser le dialogue avec tout représentant d’un gouvernement qu’elle n’approuve pas, elle continuera d’agir de la même manière, sans aucun résultat concret.
Si la FRA estime que Sinanyan cherche à diviser la diaspora et à semer la discorde, pourquoi ne pas l’affronter publiquement ? Pourquoi ne pas le mettre face à ses contradictions et le forcer à répondre à des questions embarrassantes, plutôt que de lui offrir une échappatoire confortable en refusant tout dialogue ? Un véritable engagement aurait démontré la capacité des Dachnaks à défendre leurs idées avec intelligence et force.
Au lieu de cela, la FRA se réjouit d’un boycott qui ne change strictement rien. Pendant que ses membres célèbrent leur refus de rencontre, Sinanyan, lui, poursuit son travail. Aux Pays-Bas, il a rencontré des représentants de la diaspora, les participants du programme « Jeunes ambassadeurs de la diaspora », ainsi que des associations culturelles arméniennes. Il les a invités à participer au Forum national de la jeunesse prévu en été 2025 à Erevan. Autrement dit, malgré le boycott, le travail diplomatique continue.
Si l’on suit la logique de la FRA, tout Arménien ayant rencontré Sinanyan serait un traître ou un agent. Une vision réductrice et totalement déconnectée des réalités.
Une contradiction flagrante avec leurs positions passées
Ce comportement de la FRA contraste fortement avec ses propres prises de position passées. En 2017, lorsque Zaruhi Postanjyan avait publiquement accusé Serge Sarkissian d’être un joueur compulsif lors d’un déplacement à Bruxelles, la FRA avait dénoncé cette attitude, estimant qu’il était irresponsable de ternir l’image de l’Arménie sur la scène internationale.
À l’époque, la FRA prônait la retenue et affirmait que les désaccords politiques devaient être réglés en interne, sans porter atteinte à la réputation du pays. Aujourd’hui, pourtant, elle fait exactement l’inverse. Pourquoi ? Parce qu’en 2017, Sarkissian était leur allié, alors qu’en 2025, Pashinyan est leur adversaire ?
Si tel est le cas, c’est non seulement incohérent, mais aussi désespérant.
Un parti réduit à de petites manœuvres partisanes
Autrefois l’un des piliers de la politique arménienne, la FRA semble aujourd’hui réduite à des actions symboliques sans impact réel. Au lieu d’agir pour l’Arménie, elle s’enferme dans un rôle d’opposition systématique, multipliant des boycotts sans conséquence au Canada, aux États-Unis et ailleurs.
Que retire l’Arménie de ce boycott ? Rien.
Si la FRA pense réellement que ces actions peuvent influencer le cours des choses, alors il ne reste plus qu’à lui souhaiter bonne chance dans cette stratégie aussi stérile qu’improductive.
Article publié Mer Oughin
http://dlvr.it/TJBxfB
Premier outil de communication participatif pan-arménien: « Les Arméniennes & Arméniennes ».
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mercredi 26 février 2025
FRA : Un boycott stérile qui dessert l’Arménie Ce qui était interdit en 2017 est devenu acceptable en 2025 La Fédération Révolutionnaire Arménienne (FRA – Dachnaktsoutioun) a récemment annoncé que sa branche néerlandaise avait refusé toute rencontre avec Zareh Sinanyan, Haut-commissaire aux affaires de la diaspora. Elle justifie ce boycott comme un acte patriotique contre un représentant d’un gouvernement qu’elle considère comme traître. Mais ce rejet soulève une question essentielle : qui est réellement visé ? Sinanyan en tant qu’individu, ou bien l’Arménie elle-même ? Un boycott qui ne mène à rien Indépendamment de la personne de Sinanyan, il représente officiellement l’Arménie. Boycotter ses rencontres revient donc à boycotter l’Arménie. Il finira par être remplacé, mais si la FRA persiste à refuser le dialogue avec tout représentant d’un gouvernement qu’elle n’approuve pas, elle continuera d’agir de la même manière, sans aucun résultat concret. Si la FRA estime que Sinanyan cherche à diviser la diaspora et à semer la discorde, pourquoi ne pas l’affronter publiquement ? Pourquoi ne pas le mettre face à ses contradictions et le forcer à répondre à des questions embarrassantes, plutôt que de lui offrir une échappatoire confortable en refusant tout dialogue ? Un véritable engagement aurait démontré la capacité des Dachnaks à défendre leurs idées avec intelligence et force. Au lieu de cela, la FRA se réjouit d’un boycott qui ne change strictement rien. Pendant que ses membres célèbrent leur refus de rencontre, Sinanyan, lui, poursuit son travail. Aux Pays-Bas, il a rencontré des représentants de la diaspora, les participants du programme « Jeunes ambassadeurs de la diaspora », ainsi que des associations culturelles arméniennes. Il les a invités à participer au Forum national de la jeunesse prévu en été 2025 à Erevan. Autrement dit, malgré le boycott, le travail diplomatique continue. Si l’on suit la logique de la FRA, tout Arménien ayant rencontré Sinanyan serait un traître ou un agent. Une vision réductrice et totalement déconnectée des réalités. Une contradiction flagrante avec leurs positions passées Ce comportement de la FRA contraste fortement avec ses propres prises de position passées. En 2017, lorsque Zaruhi Postanjyan avait publiquement accusé Serge Sarkissian d’être un joueur compulsif lors d’un déplacement à Bruxelles, la FRA avait dénoncé cette attitude, estimant qu’il était irresponsable de ternir l’image de l’Arménie sur la scène internationale. À l’époque, la FRA prônait la retenue et affirmait que les désaccords politiques devaient être réglés en interne, sans porter atteinte à la réputation du pays. Aujourd’hui, pourtant, elle fait exactement l’inverse. Pourquoi ? Parce qu’en 2017, Sarkissian était leur allié, alors qu’en 2025, Pashinyan est leur adversaire ? Si tel est le cas, c’est non seulement incohérent, mais aussi désespérant. Un parti réduit à de petites manœuvres partisanes Autrefois l’un des piliers de la politique arménienne, la FRA semble aujourd’hui réduite à des actions symboliques sans impact réel. Au lieu d’agir pour l’Arménie, elle s’enferme dans un rôle d’opposition systématique, multipliant des boycotts sans conséquence au Canada, aux États-Unis et ailleurs. Que retire l’Arménie de ce boycott ? Rien. Si la FRA pense réellement que ces actions peuvent influencer le cours des choses, alors il ne reste plus qu’à lui souhaiter bonne chance dans cette stratégie aussi stérile qu’improductive. Article publié Mer Oughin
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